Découvrir le Fort Boyard d’Oléron
Le Fort Boyard n’est pas accessible au public, il faut donc profiter d’une croisière en partance de l’île d’Oléron, (Port de Saint-Denis ou Boyardville), pour se rapprocher au plus près de ce majestueux vaisseau de pierre.
Présentation du Fort
Le fort est construit sur un banc de sable nommé « longe de Boyard » qui a donné son nom au fort. De forme oblongue, le fort mesure 68 mètres de long dans l’axe sur 32 mètres de large pour une superficie au sol de 2065 m2 et totale de 2689 m2. Les murs d’enceinte culminent à 20 mètres depuis les fondations. Il est visible de tous les alentours, entre autres Fouras, l’île d’Oléron, mais aussi depuis La Rochelle, et de l’île d’Aix sur la côte Ouest.
Un peu d’histoire…
Le projet de construction du Fort Boyard remonte au XVIIe siècle. Dès 1666, la création de l’arsenal de Rochefort, ordonnée par Colbert, impose à cette zone une protection militaire. La France sort de la guerre de Sept ans avec l’Angleterre et la défense de nos côtes est alors primordiale.
Cependant, face à d’importantes difficultés techniques, l’idée est maintes fois repoussée. Le grand Vauban lui-même s’avoue impuissant face à ce défi et s’adresse à Louis XIV en ces termes : « Sire, il serait plus facile de saisir la lune avec les dents que de tenter à cet endroit une telle besogne ».
Il faut donc attendre le début du XIXe siècle pour voir le projet relancé. En 1801, une commission composée du Génie, de la Marine et d’ingénieurs des Ponts et Chaussées remet à Napoléon Bonaparte un rapport préconisant de bâtir sur la longe de Boyard un « vaisseau de pierre » en suivant les idées de Montalembert en matière de fortifications.
En 1803, le premier consul Bonaparte approuve le projet. La même année, le chantier commence, mais il s’arrêtera rapidement pour reprendre en 1809, sur les bases d’une construction moins importante, mais est de nouveau suspendu et ce n’est qu’en 1848 que le socle sera édifié. La construction du fort durera plus de dix ans.
Au milieu de XIX siècle, les progrès de l’artillerie rendent le Fort, à peine achevé, obsolète. À la fin du Second Empire il devient une prison militaire, puis une prison d’état pour les communards avant leur transfert au bagne de Nouvelle-Calédonie.
Au début du XXe siècle, laissé à l’abandon, il est la proie de pillards, En 1950, il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Il est aujourd’hui la propriété du Conseil Général de Charente-Maritime, des jeux télévisés y sont tournés rendant le fort célèbre dans le monde entier. Juste retour des choses pour celui que l’on a longtemps surnommé « le Fort de l’inutile » !